A
commencement...
J'ai adopté ma minette le 25 Avril 1998. Celà
faisait plusieurs mois que j'avais emménagé seule,
et la présence d'un animal me manquait cruellement. Je
décidais donc de trouver un moyen de prendre un chat. J'avais
trouvé dans un journal l'adresse d'une association qui
recueillait et plaçait des chats des rues. L'annonce avait
l'air très sérieuse, aussi je contactait la dame
de l'annonce. Il s'agissait d'une retraitée foncièrement
sympathique. Rendez-vous fut pris très rapidement : le
refuge se trouvait sur ma route pour aller au travail ! Ca tombait
bien.
La
rencontre
Je retrouvais la charmante dame à la gare le jour dit,
et elle m'amena au refuge. En fait un garage aménagé,
sur un terrain en pente herbeux. Pour commencer, visite du jardin.
Des dizaines de chats s'y promenait, vacant à leurs occupations.
Mais tous s'enfuyaient à notre approche. Hors de question
de prendre un chat comme ça en appartement...
Ensuite, le garage. Il y avait une partie réservée
aux chattes ayant des petits. Bien entendu, ceux en âge
d'être adoptés étaient déjà
tous réservés. Mais je me fichais pas mal de prendre
un chaton ou un chat adulte.
Il y avait des étagères pleines des boites à
chaussures, de gamelles et de bacs à litière. Tous
les chats semblaient être dehors, les boites
désespérément vides. Toutes... sauf une.
Une paire de moustaches et une oreille sortaient d'une des boites,
posée un peu trop haute pour que je puisse en voir le contenu.
J'y glissais doucement les doigts... un petit nez noir me renifla,
une langue rapeuse me lécha, et l'occupant de la boite
retourna à sa sieste. C'était ce chat qu'il me fallait
!
La semaine suivante, je venais avec une boite de transport, je
signais les papiers de l'adoption et en route pour l'aventure
!
L'histoire
d'amour
C'était le début d'une histoire formidable. Je décidais
de ne pas donner de nom à la chatte, pensant qu'elle s'en
fichait royalement de toute façon. Elle s'installa rapidement
dans l'appartement. C'était une chatte douce, gentille,
un rien collante et qui miaulait très rarement. On s'est
tout de suite entendues à la perfection, malgré
quelques bêtises récurantes (le papier peint s'en
souvient encore).
Ce qui m'a toujours étonnée, c'était la confiance
aveugle qu'elle plaçait en moi. Les chats d'ordinaire sont
indépendants, voire méfiants. Elle c'était
tout le contraire. Elle se vautrait littéralement sur moi,
posant sa tête sans retenue aucune sur mon bras, si bien
que si j'avais bougé elle serait simplement tombée!
Quand elle montait en haut des meubles de cuisine, elle préférait
m'appeler plutôt que de descendre toute seule. D'ordinaire,
un chat en haut d'une armoire de recroqueville quand on lui tend
les bras. Avec elle, je tapais mon épaule, et elle sautait
dessus! La même chose quand elle voulait descendre de la
mezzanine (alors qu'elle savait très bien descendre par
l'échelle toute seule).
On s'adorait toutes les deux. Elle me suivait partout, jusque
sur mes genoux quand j'étais aux toilettes! Elle se mettait
à ronronner rien que quand je lui parlais, et dès
que je me couchais elle me rejoignais pour un câlin.
Son seul défaut était de ne pas apprécier
ses congénères. Elle aimait tout le monde, ne griffait
jamais, ne mordait jamais, et saluait tous les visiteurs. Mais
les autres chats... il ne fallait pas qu'elle en entende parler!
Le
déclin
Etant un chat des rues, je savais à la base qu'elle n'aurait
pas une santé incroyable.
J'avais d'ailleurs tout de suite remarqué quelques détails:
une boule entre les épaules, et des poils manquants derrière
les oreilles (que je supposais être le résultat de
quelque sévice ou bagare éventuels).
Courant 2003, je remarquais qu'elle prenait du poids, sans trop
m'alarmer. Après tout les chats adultes qui prennent un
peu d'âge ont tous du ventre... Mais en Octobre, je faisais
une constatation terrible: elle était devenue aveugle!
Rendez-vous chez le vétérinaire, et là...
problèmes de tension, de reins, suspicion de maladie infectieuse,
j'en passe et des meilleures. Le véto n'était pas
optimiste, et moi non plus. Dans son état, il n'y avait
pas grand chose à envisager, ou alors toute une série
de tests divers et variés, pour ensuite un traitement lourd.
N'ayant pas les moyens, ni l'envie, je laissais tomber.
Elle continua à vivre tranquillement, moins active mais
toujours gaie. Elle semblait grossir à vue d'oeil, ce qui
m'inquiétait. Elle s'essouflait, se fatigait. 8 mois pendant
lesquels sont état empira doucement mais sûrement.
Elle avait de plus en plus de mal à respirer, passant le
plus clair de son temps couchée sur le côté.
Elle me fit des frayeurs par trois fois. Elles avait comme des
crises. Je crois que c'était quand elle s'énervait
trop, elle s'effondrait littéralement, la langue pendante
et violette... Une fois celà lui arriva dans la cuisine,
où je ne pouvais pas la voir. Elle m'appela et je la trouvais
toute tordue sur le carrelage... quel choc.
Mais à chaque fois elle se calmait, et c'était bon.
La
fin
Jusqu'à la semaine dernière.
Je remarquais alors qu'elle avait les deux pattes arrières
anflées, déformées par le gonflement; ça
la gênait pour se déplacer, pour s'asseoir... mais
elle ne semblait pas en souffrir. Ayant peut que ce soit un signe
que la fin était proche, je prenais rendez-vous au cabinet
vétérinaire. Ca a été très
dur pour moi d'attendre le jour du rendez-vous, et de m'y rendre.
Verdict : terrible défaillance du coeur, qui n'arrivait
pas à pomper le sang. Conséquences : ses pattes
étaient gonflées par de l'eau que son corps produisait,
et son ventre était énorme à cause du plasma
qui s'y accumulait... Il n'y avait plus rien à faire, si
ce
n'était de la ponctionner, ce qui n'aurait servi à
rien à terme, et qui aurait pu l'achever, vu le traumatisme
que ça impliquait. Je décidais que la seule solution
était de l'endormir.
Ma minette était le chat le plus extraordinaire que j'ai
jamais connu. Elle restera à jamais dans mon coeur.
(21 Juillet 2004)
Minette
(adoptée le 25 Avril 1998
euthanasiée le 18 Juin 2004) |
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Octobre
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squattage
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